mardi 8 mai 2007

L’intervention de F. Bayrou sur le résultat de l’élection privée d’antenne

Le 6 Mai à 20h00 S. Royal s’exprime.

- peu après 20h00 paroles de Nicolas Sarkozy (extraits [1]) :

«… Ma pensée va à tous les Français qui n’ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d’opinions, il n’y a pour moi qu’une seule France.

Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français,…. Je veux leur dire que ce soir, ce n’est pas la victoire d’une France contre une autre. Il n’y a pour moi ce soir qu’une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l’idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.

J’appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l’intolérance et dans le sectarisme, mais à s’ouvrir aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d’autres convictions. »

- à 20h 45 Faits : après les interventions en direct à la télévision de S. Royal, N. Sarkozy, J.M Le Pen, les numéros 1, 2 et 4 du premier tour, F. Bayrou, le numéro 3 ne pourra pas s’adresser en direct aux français à la télévision.

Voici ce que l’on pouvait lire sur lemonde.fr, le lendemain :

« A 20 h 45, dimanche 6 mai, François Bayrou rejoint la salle de presse de son siège de campagne pour faire une déclaration. Il a attendu dans son bureau que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se soient exprimés. Entre-temps, Jean-Marie Le Pen a également pris la parole en direct. Le candidat centriste, arrivé en troisième position au premier tour de la présidentielle, s'installe au micro, face aux caméras alignées - TF1 n'a envoyé personne. Il attend que le "top" de départ lui soit donné et prononce une intervention de cinq minutes... qu'aucune chaîne publique ne retransmet en direct. Pendant ce temps, les échanges entre les invités se poursuivent sur les plateaux de télévision. Seuls des extraits de la déclaration seront diffusés en différé. "Ils n'ont pas attendu longtemps pour me faire payer", lâche M. Bayrou, passablement dépité. »

Voici donc la déclaration dont les citoyens ont été privés (le texte ici ) :


[1] le texte intégral du discours de N. Sarkozy est disponible :

Quelques commentaires sur les résultats

Mes chers concitoyens, les résultats sont tombés.

Les Français ont fait ce choix.

J’ai cru comprendre qu’il s’agissait que les choses bougent, d’essayer quelque chose de nouveau, quelque chose provenant de quelqu’un qui a l’air de savoir quoi faire.

J’ai entendu parler de « coup de pied dans la fourmilière », je pense que l’expression synthétise bien les choses.

C’est donc plutôt un choix d’impulsion, de ras le bol, et non le résultat d’une tentative pour comprendre finement les problèmes et leur apporter la solution appropriée, dans la durée.

Les Français n’ont pas entendu ou pris en considération les menaces sur la société (tissu social) et media (démocratie).

Certes quand on fait un choix d’impulsion on ne prête guère attention aux risques dont on vous informe.

Je pense que les pourcentages au premier et second tour le montrent ce choix est fort et il aurait fallu une personnalité exceptionnelle à gauche pour que cet élan, ce choix, cette « impulsion » ne se produise pas.

Peut-être d’ailleurs les résultats eussent été pires avec un autre candidat à gauche, peut-être que ce choix différent a-t-il préservé sauvé les meubles.

Je n’ai donc toujours pas confiance en Mr Sarkozy mais j’espère pour le bien de tous me tromper.

J’ai été frappé dans son discours qui a très bien commencé sur la France et les Français, que sur chaque sujet il a adopté ce style binaire qui a bien décrypté Jean Marie Colombani dans le Monde :
« l’Europe à laquelle l’avenir de la France est lié…. Et l’Europe à qui on demande de protéger,
les états unis amis…mais à qui on peut dire ses différences et de leur demander de ratifier Kyoto.

J’avoue que le passage sur la « burka » m’a surpris, parce qu’on peut l’interdire en France mais de là à lutter contre ailleurs, c’est pus délicat…

J’ai cependant confiance dans la droiture et l’analyse de F. Bayrou, il me semble qu’il lui faudra beaucoup de députés pour rappeler au respect du « tissu social » et de la « démocratie » les débordements des partisans du président le mieux élu que jamais sur deux tours.

mon choix expliqué pour le second tour :

Tout d’abord, voter blanc c’est finalement laisser choisir les autres, à mon sens, nous avons la chance d’être en démocratie donc exprimons-nous, fût-ce entre deux maux, choisissons le moindre.

Mon choix part de Mr Sarkozy (voir ci dessous ) et de sa volonté de lutter contre cette idée reçue que « l’on ne peut pas réformer la France », j’ai encore vu hier une affiche « Nicolas Sarkozy : le courage de réformer » et de plaquer ses mesures en passant en force ce qui provoquera des frictions, conflits sociaux, contre productifs pour les entreprises et les salariés.

Alors que les Français (voir là ) ont d’abord un problème d’espoir et de «moral», et qu’en démarrant un cercle vertueux redonnant la confiance, puis en passant mesure par mesure en expliquant en accompagnant, des objectifs identiques au fond passeraient de manière efficace.

C’est ce à quoi Francois Bayrou fait allusion dans son diagnostique sur la France (retranscrit intégralement là) le 25 avril :

« Nicolas Sarkozy, je le crois va aggraver … la fracture du tissu social »

Ensuite c’est l’influence et l’interventionnisme de Nicolas Sarkozy dans les media (développé ci dessous ).

Or la démocratie c’est le peuple qui choisit, mais le peuple s’informe par les média, c’est pourquoi on parle de 4e pouvoir (après l’exécutif, le législatif, la justice…le médiatique).

Comment peut s’exercer la démocratie si les média manipulent les informations (des exemples factuels sont cités troisième paragraphe).

C’est ce à quoi Francois Bayrou fait allusion dans son diagnostique :

« Nicolas Sarkozy, je le crois va aggraver les problèmes de démocratie ».

Mon problème avec N. Sarkozy c’est l’homme, je n’ai pas confiance dans sa conception de la démocatie et je trouve que son progamme s’attaque plus aux symptômes qu’aux causes.

Fàce à lui il y a Ségolène Royal, elle a ses défauts (voir là ), mais elle veut plus « présider » qu’être le président-premier ministre que serait N. Sarkozy.

Elle est plus démocratique, par exemple elle est favorable au référendum d’initiative populaire, les citoyens pourront donc intervenir.

En tant que président elle serait donc plus démocratique à mon sens.

Quant à la politique et le programme tout repose, pour les deux, sur les législatives.

Or avec son résultat au premier tour, il est plus probable qu’avec Nicolas Sarkozy, qu’elle ne dispose pas de la majorité absolue à l’assemblée.

Avec un vote Massif « Bayrou » aux législatives, cela change le programme.

En tout cas, si elle n’a pas la majorité absolue, ce qui est probable, elle ne pourra pas appliquer l’intégralité de son projet actuel, mais l’accord de gouvernement qui résultera de l’équilibre des forces à l’assemblée qui sera élue.

Beaucoup de choses restent ouvertes et les Français gardent toute les possibilités en main grâce aux législatives.

Il est probable qu’elle choisirait Dominique Strauss-Kahn, premier ministre, (pour choisir Bayrou il faudrait que son parti ait plus de voix que le PS).

Dominique Strauss-Kahn serait donc la personnalité la plus consensuelle (80% des français le préféraient à Ségolène Royal comme candidat socialiste, les militants PS, c’est leur droit, ont fait un autre choix)

A l’heure actuelle, pour toute les raisons que j’ai données cela me semble l’option qui présente le plus d’ouvertures, la moins mauvaise option.

La France en 2007 et Ségolène Royal

Après le premier tour, j’ai été contraint de me focaliser sur les candidats restants et après l’article précédent, voici celui sur Ségolène Royal.

1) Ségolène Mitterrandienne

Ce qui est frappant, c’est que par choix ou naturellement Ségolène Royal adopte une attitude « Miterrandienne », elle est donc essentiellement «politique» dans le sens où elle croit que la politique peut tout et que la politique c’est « vouloir ».

Son point fort n’est certainement pas l’économie. Même si autour d’elle il y a des économistes brillants, Thomas Piketty dans l’émission France Europe Express du 29 avril dernier a été particulièrement brillant et intéressant (j’invite tous ceux qui le peuvent à consulter cette émission sur France3.fr, il faut laisser passer les 50 minutes de J.F Copé qui n’ont aucun intérêt à cause de sa langue de bois).

Elle semble avoir une conception « abstraite » de l’entreprise, on voit bien qu’elle ne connaît pas bien comment ça se passe dans une entreprise.

C’est commun à beaucoup de gens qui ont passé beaucoup de temps dans la fonction publique, c’est parfaitement explicable, et même si c’est dommage ça n’est pas du tout rédhibitoire à condition d’avoir une politique incitative et de ne pas vouloir se mêler de détails, ce qui semble être son cas dans l’ensemble.

2) les valeurs

Très tôt dans sa campagne Ségolène Royal a mis en avant des valeurs.

C’est absolument respectable et même appréciable pour un individu, mais pour un programme politique ça ne suffit pas.

En Effet les valeurs ça n’est pas factuel, et on ne peut contrôler si oui ou non elles ont été respectées, « est-ce juste ? ».

Les valeurs comme étalon politique sont trop faciles à proclamer comme ayant été respectées par une langue de bois même légère.

Je redoute donc la mise en avant de valeurs par Ségolène Royal et la justification de mesures coercitives en leur nom. Le « bonisme » un peu à la Delanoé à Paris ou les mesures écologiquement dogmatiques qu’il a pris sur la circulation.

On en a vu un exemple lors du débat Ségo – Sarko avec le raccompagnent des policières chez elles.
Certes il faut faire quelque chose pour celles qui rentrent tard dans des banlieues peu sûres, efficacement et discrètement, probablement aggraver les peines pour atteinte aux personnes exerçant une autorité.

Mais annoncer devant 20 millions de Français qu’on va raccompagner les femmes policiers chez elles, Il me semble que pour elles qui exercent un métier d’autorité, c’est risquer de porter atteinte à leur crédibilité.

Quand elles contrôleront un jeune j’imagine les sarcasmes (ça va madame tout va bien vous êtes accompagnée…).

N.B d’ailleurs si des femmes policières lisent ce blog je suis intéressé d’avoir leur sentiment sur le sujet, en laissant un commentaire.

3) Style de présidence

Ségolène semble être pour un président qui préside, à pas mal de questions qui lui ont été posée, elle a répondu que c’était le gouvernement qui mènerait la politique de détail.

On peut être d’accord ou pas avec ça mais en tout cas c’est un style de président qui semble plus agir sur le « climat » de la société, créer une « ambiance propice ».

Elle donne l’impression de vouloir laisser respirer la société.
Elle est pour le référendum d’initiative publique, c’est une conception qui semble démocratique, mais nous n’en sommes qu’au stade des mots et de la campagne.

La France en 2007 et Nicolas Sarkozy

1) Nicolas Sarkozy a le goût de l’action

Je ne reviens pas sur la vision de la situation en France, (voir §1 ci dessous ), mais je vois deux raisons pour laquelle il a été difficile de réformer la France jusqu’ici :

a) parce que les Français voient bien les tendances économiques : les usines en chine, quelques centres de Recherche et Développement dans les pays de l’est etc.
Mais aussi le rôle des salariés dans l’entreprise moins associés aux décisions, les décisions qui viennent d’actionnaires lointains, etc.
Toutes ces tendances font qu’ils ont perdu l’espoir que leur situation, et que l’avenir puisse s’améliorer.

Et quand on n’a plus l’espoir que sa situation ne peut s’améliorer, on accepte encore plus difficilement les réformes dans laquelle on y perd, même si la société française y gagne.

=> c’est donc un problème d’espoir de « moral »

b) c’est aussi parce que les mesures proposées étaient injustes : (CPE etc.)

Donc Nicolas Sarkozy aime l’action et veut faire bouger les choses.

Il n’a pas fait le diagnostique ci dessus, il traite les problèmes séparément, p.e le pouvoir d’achat : les heures supplémentaires et réduction d’impôt et des charges.

Il est animé par le désir de faire, de faire mentir aussi le lieu commun tellement rabâché selon lequel « la France ne veut pas être réformée » (ce qui est faux selon moi).

Il plaquerait ses mesures une à une sans se préoccuper du problème de fond par lequel il faut commencer : redonner de l’espoir le moral.

Le problème c’est qu’en passant « en force » sur la société, il y aura des frictions, conflits, qui généreront des difficultés pour les entreprises et pour les salariés impliqués.

Cela va aussi générer des tensions entre populations, catégories, là où ces mesures passeraient « en force ».

Cela est moins efficace et durcit le climat de la société Française ce qui est destructeur et a des impacts sur l’économie.

C’est ce à quoi F. Bayrou faisait allusion le 25 avril en disant que N. Sarkozy « aggraverait… la fracture du tissu social »

2) Nicolas Sarkozy s’engage sur des résultats

Nicolas Sarkozy s’engage sur des résultats, mais nous avons déjà sous les yeux des résultats atteints de Nicolas Sarkozy.

Ainsi les statistiques de la sécurité baissent c’est un fait c’est un résultat de Mr Sarkozy.

Mais ce chiffre est la somme des atteintes aux biens et aux personnes, les atteintes aux biens, plus nombreuses, ont baissé et les atteintes aux personnes ont augmenté.

La somme des deux a baissé.
Voilà le type de résultat que nous aurions avec N.Sarkozy.

Les statistiques sont meilleures.

Reste que nous avons connu 2 éruptions majeures de la situation des banlieues en Novembre 2005 et à la gare du nord en Mars.

Posons-nous la question de la sécurité au fond de nous même la situation s’est elle vraiment améliorée ?

Par l’aggravation des tensions dans les citées, les guet append sur les pompiers, les policiers, les bus qui flambent, en fait non la sécurité ne s’est pas améliorée.

Voilà le type de résultat que l’on pourrait anticiper avec Mr Sarkozy les statistiques sont bonnes mais au fond et en vérité la situation n’est pas meilleure.

Car les problèmes de fond ne sont pas suffisamment adressés, dans le besoin de résultats rapides et positifs.

3) Nicolas Sarkozy et les media

Alain Genestar a été limogé de Match à la demande de N. Sarkozy à cause de la une de Cecilia avec son amant, on mesure bien son pouvoir sur les média. Alain Genestar n’a pas été attaqué pour diffamation quand il l’a affirmé.
Un républicain aurait traité l’offense qu’a ressenti N. Sarkozy par la justice française au lieu de se faire justice lui-même avec ses relations.

F. Bayrou a indiqué sa certitude que N. Sarkozy était intervenu pour empêcher le débat Bayrou Royal, si cela est confirmé, c’est démocratiquement intolérable.

Un ancien journaliste du Monde (L Mauduit) parti parce qu’un de ses articles portant sur un actionnaire du monde avait été censuré, indique que la position de Jean Marie Colombani en faveur d’un duel sarko Sego est le résultat de l’influence d’Alain Minc, président du conseil de surveillance du Monde et conseiller de Nicolas Sarkozy dans sa campagne (l’objectif ; marginaliser Bayrou au premier tour).

Etienne Mougeotte de TF1 a « assumé » être à TF1 pour la bipolarisation, c’est à dire à avoué que les accusations que portait F. Bayrou en Janvier sur TF1 étaient exactes.

Conclusion :

La démocratie c’est le peuple qui choisit, mais le peuple est informé par les media.

L’influence jamais rencontrée jusqu’ici de N. Sarkozy dans les media, et ses pratiques interventionnistes mets en danger l’exercice sain et transparent de la démocratie.

Pour conclure une citation mot à mot d'Alain Minc d'il y a quelques années :

" On nous a appris pendant trois siècles que la séparation des pouvoirs est plus encore que le suffrage universel le cœur de la démocratie.

Et on nous apprend depuis quelques années que le premier des pouvoirs ou presque et le pouvoir médiatique.

On voit aujourd’hui le pouvoir médiatique et le pouvoir exécutif se réunifier et on regarde passer ce train avec une indifférence totale. "

F. Bayrou : « Je ne voterai pas pour Sarkozy », quel(s) bulletin(s) possible(s) ?

Mathématiquement, sur les 3 bulletins possibles, pour un Homme d’état comme F. Bayrou j’exclue l’abstention, « ne pas voter Sarkozy » en laisse 2 :

- le bulletin Blanc
- le bulletin S. Royal

Le bulletin Blanc, signifie :

1) rejeter le choix restant
2) laisser les autres choisir

Or avec des sondages convergeants constamment depuis plus d’une semaine à 52 % - 48 %, et la fiabilité des sondages que l’on a constaté au premier tour, même sur des votes difficiles à « sonder » comme le vote Le Pen, « laisser les autres choisir » signifie selon toute vraissemblance :
« voter pour Sarkozy ».

En y réfléchissant, si l’on veut « ne pas voter pour Sarkozy », je ne vois qu’un bulletin de vote.

jeudi 3 mai 2007

Premières impressions à "chaud" après le débat Royal-Sarkozy

Petit avertissement préalable, ceci est mon humble réaction à "chaud", après le débat, il y a donc forcément moins de recul que dans les autres articles.

Indépendamment des projets, programmes et mesures, je livre ci dessous mes impressions basées seulement sur la durée du débat.

1) Prestation de Ségolène Royal

J’ai été très surpris par la qualité de la prestation de Ségolène Royal, elle a systématiquement bien argumenté et répondu, elle s’est avérée à l’aise, la preuve elle a parlé assez longtemps (plus que N. Sarkozy).

Sur la durée du débat je pense qu’elle l’a emportée en montrant sa présence sur tous les sujets bien mieux que dans n’importe quelle émission préalable, je pense même que c’est sa meilleure émission depuis le début.

En revanche elle a été moins bonne sur sa conclusion trop classique, trop attendue trop conforme à ce qu’elle a produit jusqu’ici, bien moins bon que sa prestation dans l’ensemble du débat.

Je pense que concernant le cœur du débat elle s’est bien préparée et mieux qualitativement que Nicolas Sarkozy

2) Prestation de Nicolas Sarkozy

Dans la durée du débat, j’ai été moins convaincu par Nicolas Sarkozy.

Peut-être a t-il trop « bossé », il assène son discours sans réel dialogue, il a déroulé un peu trop mécaniquement ses thèmes (le partage du temps de travail pas une solution etc., « récidiviste : sanction », « un salarié qui travaille 50 minutes de plus par jour augmente son salaire de 15 % » etc.)

"Le pouvoir d’achat est central ", "la question des retraites est centrale" etc.

Bref il déroule un peu trop ses thèmes sans en « habiter » pleinement l’exposé, peut-être les a-t-il trop travaillés ? Ressassés ( ?).

Il a très souvent cherché le regard des journalistes pour trouver des témoins à ses démonstrations, (ce qui n’est pas leur rôle).

Enfin il a parfois cherché vraiment à convaincre S.Royal, ou l’a prise en arbitre « si vous permettez plus de sport (par rapport à l’accent sur la culture à l'école) » ou encore : « je vais vous parler d’un sujet qui va peut-être vous toucher » avant d’aborder le sujet sur les enfants handicapés : il a cherché semble-t-il à la toucher…

(ce qui m’a surpris d’un candidat à ce stade car ça n’est pas le but du débat de second tour).

Dans l’ensemble du débat, il a été en dessous de la prestation de Ségolène Royale.

Ce qui est pour moi une très grande surprise dans la mesure où j’étais certain que ses qualités de débateur, sa « tchatche » lui donnerait un très grand avantage.

Il a été meilleur dans la conclusion car plus simple et cela suffisait avant la conclusion de S Royal qui est la partie faible et ratée selon moi de son débat.

3) conclusion

j’ai laissé à coté les échanges forts et longs, sur le sujet des handicapés entre S. Royal et N. Sarkozy, avec sa réponse à la « vous n’avez pas le monopole du cœur », car ils sont importants sur le fond, mais ni sur la durée de parole (assez longue), ni sur l’intensité virulente des échanges (assez forte), ils ne sont représentatifs de l’ensemble du débat.

Au final, nous avons eu un débat de qualité et de haute tenue, peut-être un des meilleurs débats depuis le début, dont le corps a été dominé par la prestation sur toute la durée de Ségolène Royal et qui n’a cédé que sur sa conclusion classique, trop bateau et trop attendue, contre celle plus simple et plus profil bas mais pus efficace de N. Sarkozy.

Or la conclusion c’est par la que l’on finit et que l’on laisse une impression, sa conclusion va peut être empêcher Ségolène Royal de gagner le nombre de voies qu’elle aurait gagné en gardant pour sa conclusion, le même niveau de maîtrise de son argumentation que durant le reste de son débat.