mercredi 2 mai 2007

L’initiative de Ségolène Royal envers François Bayrou

L’attitude de Ségolène Royal n’est en rien choquante.

Elle prend acte du vote des Français, son parti a 26 %, la gauche qui la soutien représente 36 % c’est insuffisant.

Elle cherche à faire le point sur les points communs avec le programme de F.Bayrou, et les différences, les deux existent.

Dans le principe S. Royal aurait même pu amender son projet en incorporant des éléments de programmes de F Bayrou contre son soutien, on verra ci dessous que les institutions ne le facilitent pas au stade de l’élection présidentielle.

Tout cela est conforme aux principes de la démocratie : tenir compte du vote du souverain le peuple.

Le programme de F. Bayrou vise à améliorer la situation de la France, il ne peut refuser que les candidats du second tour s’intéressent aux mesures qu’il propose dans l’intérêt de la France.

Il n’y a donc pas de honte ou de reniement à répondre à cette main tendue par S. Royal.

Dans le principe, à partir de là, il pouvait y avoir deux solutions :

- essayer de rechercher et trouver des points d’accords pour un programme présidentiel : amendement du programme de S. Royal contre un soutien de F. Bayrou.
- un débat d’explication sur les points communs et les différences pour les électeurs, c’est ce qui s’est produit et qui aurait également pu se produire avec N. Sarkozy.

pourquoi un amendement du projet de S. Royal contre un soutien de F. Bayou était quasiment impossible à ce stade :

Pour F. Bayrou il aurait fallu ajouter ou modifier un minimum de mesures, dans la mesure de son « poids » au premier tour, pour que le nouveau projet devienne acceptable pour lui.

Pour S. Royal, il aurait été question d’amender son projet pour obtenir le soutien de F. Bayrou, à condition que les mesures acceptées du projet Bayrou représentent son « poids » au 1er tour ni plus ni moins, et que le nouvel ensemble reste acceptable par elle.

Imaginons qu’un tel accord fut atteint, le problème demeure pour F. Bayrou puisque sa 3e place au 1er tour ne lui confère aucun statut dans les institutions (on voit déjà que la 2e place de Le Pen en 2002 ne lui a pas apporté de poids sur la politique).

Donc on voit bien que ce type d’accord n’est en fait possible qu’à l’issue des législatives où un nombre de députés peut concrètement faire une majorité ou pas, et donc peut ou pas être la base d’un accord de gouvernement.

Mme Royale aurait même pu annoncer qu’elle choisirait F. Bayrou 1er ministre mais là encore ça n’a de sens qu’après les élections législatives, car pour être 1er ministre il faut un nombre important de députés derrière soi.

Peut-être Mr Bayrou aurait-il pu soutenir Mme Royale si celle ci s’était engagée à provoquer un référendum après son élection pour introduire une part de proportionnelle dans les législatives avant les élections de Juin.

Cela aurait été matériellement possible, le président en a le pouvoir, mais c’est vrai que c’est un peu compliqué, cela chamboulerait le calendrier des élections et en ferait une majeure en plus.

On voit bien que la discussion sur un projet ne peut se faire qu’après les élections législatives en fonction du nombre de députés qui manquent au président pour une majorité et du nombre de députés qu’un troisième parti peut mettre dans la balance.

Conclusion :

Au final, ce débat a eu deux objectifs :

- une explication comparée des projets pour les électeurs
- montrer que l’on peut dialoguer maintenant, et que cela restera possible dans le futur après les législatives.

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