mardi 8 mai 2007

La France en 2007 et Ségolène Royal

Après le premier tour, j’ai été contraint de me focaliser sur les candidats restants et après l’article précédent, voici celui sur Ségolène Royal.

1) Ségolène Mitterrandienne

Ce qui est frappant, c’est que par choix ou naturellement Ségolène Royal adopte une attitude « Miterrandienne », elle est donc essentiellement «politique» dans le sens où elle croit que la politique peut tout et que la politique c’est « vouloir ».

Son point fort n’est certainement pas l’économie. Même si autour d’elle il y a des économistes brillants, Thomas Piketty dans l’émission France Europe Express du 29 avril dernier a été particulièrement brillant et intéressant (j’invite tous ceux qui le peuvent à consulter cette émission sur France3.fr, il faut laisser passer les 50 minutes de J.F Copé qui n’ont aucun intérêt à cause de sa langue de bois).

Elle semble avoir une conception « abstraite » de l’entreprise, on voit bien qu’elle ne connaît pas bien comment ça se passe dans une entreprise.

C’est commun à beaucoup de gens qui ont passé beaucoup de temps dans la fonction publique, c’est parfaitement explicable, et même si c’est dommage ça n’est pas du tout rédhibitoire à condition d’avoir une politique incitative et de ne pas vouloir se mêler de détails, ce qui semble être son cas dans l’ensemble.

2) les valeurs

Très tôt dans sa campagne Ségolène Royal a mis en avant des valeurs.

C’est absolument respectable et même appréciable pour un individu, mais pour un programme politique ça ne suffit pas.

En Effet les valeurs ça n’est pas factuel, et on ne peut contrôler si oui ou non elles ont été respectées, « est-ce juste ? ».

Les valeurs comme étalon politique sont trop faciles à proclamer comme ayant été respectées par une langue de bois même légère.

Je redoute donc la mise en avant de valeurs par Ségolène Royal et la justification de mesures coercitives en leur nom. Le « bonisme » un peu à la Delanoé à Paris ou les mesures écologiquement dogmatiques qu’il a pris sur la circulation.

On en a vu un exemple lors du débat Ségo – Sarko avec le raccompagnent des policières chez elles.
Certes il faut faire quelque chose pour celles qui rentrent tard dans des banlieues peu sûres, efficacement et discrètement, probablement aggraver les peines pour atteinte aux personnes exerçant une autorité.

Mais annoncer devant 20 millions de Français qu’on va raccompagner les femmes policiers chez elles, Il me semble que pour elles qui exercent un métier d’autorité, c’est risquer de porter atteinte à leur crédibilité.

Quand elles contrôleront un jeune j’imagine les sarcasmes (ça va madame tout va bien vous êtes accompagnée…).

N.B d’ailleurs si des femmes policières lisent ce blog je suis intéressé d’avoir leur sentiment sur le sujet, en laissant un commentaire.

3) Style de présidence

Ségolène semble être pour un président qui préside, à pas mal de questions qui lui ont été posée, elle a répondu que c’était le gouvernement qui mènerait la politique de détail.

On peut être d’accord ou pas avec ça mais en tout cas c’est un style de président qui semble plus agir sur le « climat » de la société, créer une « ambiance propice ».

Elle donne l’impression de vouloir laisser respirer la société.
Elle est pour le référendum d’initiative publique, c’est une conception qui semble démocratique, mais nous n’en sommes qu’au stade des mots et de la campagne.

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