mardi 8 mai 2007

L’intervention de F. Bayrou sur le résultat de l’élection privée d’antenne

Le 6 Mai à 20h00 S. Royal s’exprime.

- peu après 20h00 paroles de Nicolas Sarkozy (extraits [1]) :

«… Ma pensée va à tous les Français qui n’ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d’opinions, il n’y a pour moi qu’une seule France.

Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français,…. Je veux leur dire que ce soir, ce n’est pas la victoire d’une France contre une autre. Il n’y a pour moi ce soir qu’une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l’idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.

J’appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l’intolérance et dans le sectarisme, mais à s’ouvrir aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d’autres convictions. »

- à 20h 45 Faits : après les interventions en direct à la télévision de S. Royal, N. Sarkozy, J.M Le Pen, les numéros 1, 2 et 4 du premier tour, F. Bayrou, le numéro 3 ne pourra pas s’adresser en direct aux français à la télévision.

Voici ce que l’on pouvait lire sur lemonde.fr, le lendemain :

« A 20 h 45, dimanche 6 mai, François Bayrou rejoint la salle de presse de son siège de campagne pour faire une déclaration. Il a attendu dans son bureau que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se soient exprimés. Entre-temps, Jean-Marie Le Pen a également pris la parole en direct. Le candidat centriste, arrivé en troisième position au premier tour de la présidentielle, s'installe au micro, face aux caméras alignées - TF1 n'a envoyé personne. Il attend que le "top" de départ lui soit donné et prononce une intervention de cinq minutes... qu'aucune chaîne publique ne retransmet en direct. Pendant ce temps, les échanges entre les invités se poursuivent sur les plateaux de télévision. Seuls des extraits de la déclaration seront diffusés en différé. "Ils n'ont pas attendu longtemps pour me faire payer", lâche M. Bayrou, passablement dépité. »

Voici donc la déclaration dont les citoyens ont été privés (le texte ici ) :


[1] le texte intégral du discours de N. Sarkozy est disponible :

Quelques commentaires sur les résultats

Mes chers concitoyens, les résultats sont tombés.

Les Français ont fait ce choix.

J’ai cru comprendre qu’il s’agissait que les choses bougent, d’essayer quelque chose de nouveau, quelque chose provenant de quelqu’un qui a l’air de savoir quoi faire.

J’ai entendu parler de « coup de pied dans la fourmilière », je pense que l’expression synthétise bien les choses.

C’est donc plutôt un choix d’impulsion, de ras le bol, et non le résultat d’une tentative pour comprendre finement les problèmes et leur apporter la solution appropriée, dans la durée.

Les Français n’ont pas entendu ou pris en considération les menaces sur la société (tissu social) et media (démocratie).

Certes quand on fait un choix d’impulsion on ne prête guère attention aux risques dont on vous informe.

Je pense que les pourcentages au premier et second tour le montrent ce choix est fort et il aurait fallu une personnalité exceptionnelle à gauche pour que cet élan, ce choix, cette « impulsion » ne se produise pas.

Peut-être d’ailleurs les résultats eussent été pires avec un autre candidat à gauche, peut-être que ce choix différent a-t-il préservé sauvé les meubles.

Je n’ai donc toujours pas confiance en Mr Sarkozy mais j’espère pour le bien de tous me tromper.

J’ai été frappé dans son discours qui a très bien commencé sur la France et les Français, que sur chaque sujet il a adopté ce style binaire qui a bien décrypté Jean Marie Colombani dans le Monde :
« l’Europe à laquelle l’avenir de la France est lié…. Et l’Europe à qui on demande de protéger,
les états unis amis…mais à qui on peut dire ses différences et de leur demander de ratifier Kyoto.

J’avoue que le passage sur la « burka » m’a surpris, parce qu’on peut l’interdire en France mais de là à lutter contre ailleurs, c’est pus délicat…

J’ai cependant confiance dans la droiture et l’analyse de F. Bayrou, il me semble qu’il lui faudra beaucoup de députés pour rappeler au respect du « tissu social » et de la « démocratie » les débordements des partisans du président le mieux élu que jamais sur deux tours.

mon choix expliqué pour le second tour :

Tout d’abord, voter blanc c’est finalement laisser choisir les autres, à mon sens, nous avons la chance d’être en démocratie donc exprimons-nous, fût-ce entre deux maux, choisissons le moindre.

Mon choix part de Mr Sarkozy (voir ci dessous ) et de sa volonté de lutter contre cette idée reçue que « l’on ne peut pas réformer la France », j’ai encore vu hier une affiche « Nicolas Sarkozy : le courage de réformer » et de plaquer ses mesures en passant en force ce qui provoquera des frictions, conflits sociaux, contre productifs pour les entreprises et les salariés.

Alors que les Français (voir là ) ont d’abord un problème d’espoir et de «moral», et qu’en démarrant un cercle vertueux redonnant la confiance, puis en passant mesure par mesure en expliquant en accompagnant, des objectifs identiques au fond passeraient de manière efficace.

C’est ce à quoi Francois Bayrou fait allusion dans son diagnostique sur la France (retranscrit intégralement là) le 25 avril :

« Nicolas Sarkozy, je le crois va aggraver … la fracture du tissu social »

Ensuite c’est l’influence et l’interventionnisme de Nicolas Sarkozy dans les media (développé ci dessous ).

Or la démocratie c’est le peuple qui choisit, mais le peuple s’informe par les média, c’est pourquoi on parle de 4e pouvoir (après l’exécutif, le législatif, la justice…le médiatique).

Comment peut s’exercer la démocratie si les média manipulent les informations (des exemples factuels sont cités troisième paragraphe).

C’est ce à quoi Francois Bayrou fait allusion dans son diagnostique :

« Nicolas Sarkozy, je le crois va aggraver les problèmes de démocratie ».

Mon problème avec N. Sarkozy c’est l’homme, je n’ai pas confiance dans sa conception de la démocatie et je trouve que son progamme s’attaque plus aux symptômes qu’aux causes.

Fàce à lui il y a Ségolène Royal, elle a ses défauts (voir là ), mais elle veut plus « présider » qu’être le président-premier ministre que serait N. Sarkozy.

Elle est plus démocratique, par exemple elle est favorable au référendum d’initiative populaire, les citoyens pourront donc intervenir.

En tant que président elle serait donc plus démocratique à mon sens.

Quant à la politique et le programme tout repose, pour les deux, sur les législatives.

Or avec son résultat au premier tour, il est plus probable qu’avec Nicolas Sarkozy, qu’elle ne dispose pas de la majorité absolue à l’assemblée.

Avec un vote Massif « Bayrou » aux législatives, cela change le programme.

En tout cas, si elle n’a pas la majorité absolue, ce qui est probable, elle ne pourra pas appliquer l’intégralité de son projet actuel, mais l’accord de gouvernement qui résultera de l’équilibre des forces à l’assemblée qui sera élue.

Beaucoup de choses restent ouvertes et les Français gardent toute les possibilités en main grâce aux législatives.

Il est probable qu’elle choisirait Dominique Strauss-Kahn, premier ministre, (pour choisir Bayrou il faudrait que son parti ait plus de voix que le PS).

Dominique Strauss-Kahn serait donc la personnalité la plus consensuelle (80% des français le préféraient à Ségolène Royal comme candidat socialiste, les militants PS, c’est leur droit, ont fait un autre choix)

A l’heure actuelle, pour toute les raisons que j’ai données cela me semble l’option qui présente le plus d’ouvertures, la moins mauvaise option.

La France en 2007 et Ségolène Royal

Après le premier tour, j’ai été contraint de me focaliser sur les candidats restants et après l’article précédent, voici celui sur Ségolène Royal.

1) Ségolène Mitterrandienne

Ce qui est frappant, c’est que par choix ou naturellement Ségolène Royal adopte une attitude « Miterrandienne », elle est donc essentiellement «politique» dans le sens où elle croit que la politique peut tout et que la politique c’est « vouloir ».

Son point fort n’est certainement pas l’économie. Même si autour d’elle il y a des économistes brillants, Thomas Piketty dans l’émission France Europe Express du 29 avril dernier a été particulièrement brillant et intéressant (j’invite tous ceux qui le peuvent à consulter cette émission sur France3.fr, il faut laisser passer les 50 minutes de J.F Copé qui n’ont aucun intérêt à cause de sa langue de bois).

Elle semble avoir une conception « abstraite » de l’entreprise, on voit bien qu’elle ne connaît pas bien comment ça se passe dans une entreprise.

C’est commun à beaucoup de gens qui ont passé beaucoup de temps dans la fonction publique, c’est parfaitement explicable, et même si c’est dommage ça n’est pas du tout rédhibitoire à condition d’avoir une politique incitative et de ne pas vouloir se mêler de détails, ce qui semble être son cas dans l’ensemble.

2) les valeurs

Très tôt dans sa campagne Ségolène Royal a mis en avant des valeurs.

C’est absolument respectable et même appréciable pour un individu, mais pour un programme politique ça ne suffit pas.

En Effet les valeurs ça n’est pas factuel, et on ne peut contrôler si oui ou non elles ont été respectées, « est-ce juste ? ».

Les valeurs comme étalon politique sont trop faciles à proclamer comme ayant été respectées par une langue de bois même légère.

Je redoute donc la mise en avant de valeurs par Ségolène Royal et la justification de mesures coercitives en leur nom. Le « bonisme » un peu à la Delanoé à Paris ou les mesures écologiquement dogmatiques qu’il a pris sur la circulation.

On en a vu un exemple lors du débat Ségo – Sarko avec le raccompagnent des policières chez elles.
Certes il faut faire quelque chose pour celles qui rentrent tard dans des banlieues peu sûres, efficacement et discrètement, probablement aggraver les peines pour atteinte aux personnes exerçant une autorité.

Mais annoncer devant 20 millions de Français qu’on va raccompagner les femmes policiers chez elles, Il me semble que pour elles qui exercent un métier d’autorité, c’est risquer de porter atteinte à leur crédibilité.

Quand elles contrôleront un jeune j’imagine les sarcasmes (ça va madame tout va bien vous êtes accompagnée…).

N.B d’ailleurs si des femmes policières lisent ce blog je suis intéressé d’avoir leur sentiment sur le sujet, en laissant un commentaire.

3) Style de présidence

Ségolène semble être pour un président qui préside, à pas mal de questions qui lui ont été posée, elle a répondu que c’était le gouvernement qui mènerait la politique de détail.

On peut être d’accord ou pas avec ça mais en tout cas c’est un style de président qui semble plus agir sur le « climat » de la société, créer une « ambiance propice ».

Elle donne l’impression de vouloir laisser respirer la société.
Elle est pour le référendum d’initiative publique, c’est une conception qui semble démocratique, mais nous n’en sommes qu’au stade des mots et de la campagne.

La France en 2007 et Nicolas Sarkozy

1) Nicolas Sarkozy a le goût de l’action

Je ne reviens pas sur la vision de la situation en France, (voir §1 ci dessous ), mais je vois deux raisons pour laquelle il a été difficile de réformer la France jusqu’ici :

a) parce que les Français voient bien les tendances économiques : les usines en chine, quelques centres de Recherche et Développement dans les pays de l’est etc.
Mais aussi le rôle des salariés dans l’entreprise moins associés aux décisions, les décisions qui viennent d’actionnaires lointains, etc.
Toutes ces tendances font qu’ils ont perdu l’espoir que leur situation, et que l’avenir puisse s’améliorer.

Et quand on n’a plus l’espoir que sa situation ne peut s’améliorer, on accepte encore plus difficilement les réformes dans laquelle on y perd, même si la société française y gagne.

=> c’est donc un problème d’espoir de « moral »

b) c’est aussi parce que les mesures proposées étaient injustes : (CPE etc.)

Donc Nicolas Sarkozy aime l’action et veut faire bouger les choses.

Il n’a pas fait le diagnostique ci dessus, il traite les problèmes séparément, p.e le pouvoir d’achat : les heures supplémentaires et réduction d’impôt et des charges.

Il est animé par le désir de faire, de faire mentir aussi le lieu commun tellement rabâché selon lequel « la France ne veut pas être réformée » (ce qui est faux selon moi).

Il plaquerait ses mesures une à une sans se préoccuper du problème de fond par lequel il faut commencer : redonner de l’espoir le moral.

Le problème c’est qu’en passant « en force » sur la société, il y aura des frictions, conflits, qui généreront des difficultés pour les entreprises et pour les salariés impliqués.

Cela va aussi générer des tensions entre populations, catégories, là où ces mesures passeraient « en force ».

Cela est moins efficace et durcit le climat de la société Française ce qui est destructeur et a des impacts sur l’économie.

C’est ce à quoi F. Bayrou faisait allusion le 25 avril en disant que N. Sarkozy « aggraverait… la fracture du tissu social »

2) Nicolas Sarkozy s’engage sur des résultats

Nicolas Sarkozy s’engage sur des résultats, mais nous avons déjà sous les yeux des résultats atteints de Nicolas Sarkozy.

Ainsi les statistiques de la sécurité baissent c’est un fait c’est un résultat de Mr Sarkozy.

Mais ce chiffre est la somme des atteintes aux biens et aux personnes, les atteintes aux biens, plus nombreuses, ont baissé et les atteintes aux personnes ont augmenté.

La somme des deux a baissé.
Voilà le type de résultat que nous aurions avec N.Sarkozy.

Les statistiques sont meilleures.

Reste que nous avons connu 2 éruptions majeures de la situation des banlieues en Novembre 2005 et à la gare du nord en Mars.

Posons-nous la question de la sécurité au fond de nous même la situation s’est elle vraiment améliorée ?

Par l’aggravation des tensions dans les citées, les guet append sur les pompiers, les policiers, les bus qui flambent, en fait non la sécurité ne s’est pas améliorée.

Voilà le type de résultat que l’on pourrait anticiper avec Mr Sarkozy les statistiques sont bonnes mais au fond et en vérité la situation n’est pas meilleure.

Car les problèmes de fond ne sont pas suffisamment adressés, dans le besoin de résultats rapides et positifs.

3) Nicolas Sarkozy et les media

Alain Genestar a été limogé de Match à la demande de N. Sarkozy à cause de la une de Cecilia avec son amant, on mesure bien son pouvoir sur les média. Alain Genestar n’a pas été attaqué pour diffamation quand il l’a affirmé.
Un républicain aurait traité l’offense qu’a ressenti N. Sarkozy par la justice française au lieu de se faire justice lui-même avec ses relations.

F. Bayrou a indiqué sa certitude que N. Sarkozy était intervenu pour empêcher le débat Bayrou Royal, si cela est confirmé, c’est démocratiquement intolérable.

Un ancien journaliste du Monde (L Mauduit) parti parce qu’un de ses articles portant sur un actionnaire du monde avait été censuré, indique que la position de Jean Marie Colombani en faveur d’un duel sarko Sego est le résultat de l’influence d’Alain Minc, président du conseil de surveillance du Monde et conseiller de Nicolas Sarkozy dans sa campagne (l’objectif ; marginaliser Bayrou au premier tour).

Etienne Mougeotte de TF1 a « assumé » être à TF1 pour la bipolarisation, c’est à dire à avoué que les accusations que portait F. Bayrou en Janvier sur TF1 étaient exactes.

Conclusion :

La démocratie c’est le peuple qui choisit, mais le peuple est informé par les media.

L’influence jamais rencontrée jusqu’ici de N. Sarkozy dans les media, et ses pratiques interventionnistes mets en danger l’exercice sain et transparent de la démocratie.

Pour conclure une citation mot à mot d'Alain Minc d'il y a quelques années :

" On nous a appris pendant trois siècles que la séparation des pouvoirs est plus encore que le suffrage universel le cœur de la démocratie.

Et on nous apprend depuis quelques années que le premier des pouvoirs ou presque et le pouvoir médiatique.

On voit aujourd’hui le pouvoir médiatique et le pouvoir exécutif se réunifier et on regarde passer ce train avec une indifférence totale. "

F. Bayrou : « Je ne voterai pas pour Sarkozy », quel(s) bulletin(s) possible(s) ?

Mathématiquement, sur les 3 bulletins possibles, pour un Homme d’état comme F. Bayrou j’exclue l’abstention, « ne pas voter Sarkozy » en laisse 2 :

- le bulletin Blanc
- le bulletin S. Royal

Le bulletin Blanc, signifie :

1) rejeter le choix restant
2) laisser les autres choisir

Or avec des sondages convergeants constamment depuis plus d’une semaine à 52 % - 48 %, et la fiabilité des sondages que l’on a constaté au premier tour, même sur des votes difficiles à « sonder » comme le vote Le Pen, « laisser les autres choisir » signifie selon toute vraissemblance :
« voter pour Sarkozy ».

En y réfléchissant, si l’on veut « ne pas voter pour Sarkozy », je ne vois qu’un bulletin de vote.

jeudi 3 mai 2007

Premières impressions à "chaud" après le débat Royal-Sarkozy

Petit avertissement préalable, ceci est mon humble réaction à "chaud", après le débat, il y a donc forcément moins de recul que dans les autres articles.

Indépendamment des projets, programmes et mesures, je livre ci dessous mes impressions basées seulement sur la durée du débat.

1) Prestation de Ségolène Royal

J’ai été très surpris par la qualité de la prestation de Ségolène Royal, elle a systématiquement bien argumenté et répondu, elle s’est avérée à l’aise, la preuve elle a parlé assez longtemps (plus que N. Sarkozy).

Sur la durée du débat je pense qu’elle l’a emportée en montrant sa présence sur tous les sujets bien mieux que dans n’importe quelle émission préalable, je pense même que c’est sa meilleure émission depuis le début.

En revanche elle a été moins bonne sur sa conclusion trop classique, trop attendue trop conforme à ce qu’elle a produit jusqu’ici, bien moins bon que sa prestation dans l’ensemble du débat.

Je pense que concernant le cœur du débat elle s’est bien préparée et mieux qualitativement que Nicolas Sarkozy

2) Prestation de Nicolas Sarkozy

Dans la durée du débat, j’ai été moins convaincu par Nicolas Sarkozy.

Peut-être a t-il trop « bossé », il assène son discours sans réel dialogue, il a déroulé un peu trop mécaniquement ses thèmes (le partage du temps de travail pas une solution etc., « récidiviste : sanction », « un salarié qui travaille 50 minutes de plus par jour augmente son salaire de 15 % » etc.)

"Le pouvoir d’achat est central ", "la question des retraites est centrale" etc.

Bref il déroule un peu trop ses thèmes sans en « habiter » pleinement l’exposé, peut-être les a-t-il trop travaillés ? Ressassés ( ?).

Il a très souvent cherché le regard des journalistes pour trouver des témoins à ses démonstrations, (ce qui n’est pas leur rôle).

Enfin il a parfois cherché vraiment à convaincre S.Royal, ou l’a prise en arbitre « si vous permettez plus de sport (par rapport à l’accent sur la culture à l'école) » ou encore : « je vais vous parler d’un sujet qui va peut-être vous toucher » avant d’aborder le sujet sur les enfants handicapés : il a cherché semble-t-il à la toucher…

(ce qui m’a surpris d’un candidat à ce stade car ça n’est pas le but du débat de second tour).

Dans l’ensemble du débat, il a été en dessous de la prestation de Ségolène Royale.

Ce qui est pour moi une très grande surprise dans la mesure où j’étais certain que ses qualités de débateur, sa « tchatche » lui donnerait un très grand avantage.

Il a été meilleur dans la conclusion car plus simple et cela suffisait avant la conclusion de S Royal qui est la partie faible et ratée selon moi de son débat.

3) conclusion

j’ai laissé à coté les échanges forts et longs, sur le sujet des handicapés entre S. Royal et N. Sarkozy, avec sa réponse à la « vous n’avez pas le monopole du cœur », car ils sont importants sur le fond, mais ni sur la durée de parole (assez longue), ni sur l’intensité virulente des échanges (assez forte), ils ne sont représentatifs de l’ensemble du débat.

Au final, nous avons eu un débat de qualité et de haute tenue, peut-être un des meilleurs débats depuis le début, dont le corps a été dominé par la prestation sur toute la durée de Ségolène Royal et qui n’a cédé que sur sa conclusion classique, trop bateau et trop attendue, contre celle plus simple et plus profil bas mais pus efficace de N. Sarkozy.

Or la conclusion c’est par la que l’on finit et que l’on laisse une impression, sa conclusion va peut être empêcher Ségolène Royal de gagner le nombre de voies qu’elle aurait gagné en gardant pour sa conclusion, le même niveau de maîtrise de son argumentation que durant le reste de son débat.

mercredi 2 mai 2007

Le débat Bayrou – Royal

Voici le débat dans son intégralité :

Ce que j’en ai pensé en le regardant :

C’est tout simplement un moment de démocratie.

Si cela était suivi d’effet, après des élections législatives avec des pourcentages de députés équivalent aux résultats du premier tour, cela aurait pu être une réunion de travail…

Pressions pour empêcher le débat Bayrou Royal d’avoir lieu ?

1) Nicolas Sarkozy est capable d’exercer des pressions sur la presse (cf. limogeage d’Alain Genestar de Paris Match qui accuse Nicolas Sarkozy d’en être responsable sans jamais avoir été attaqué).

2) François Bayrou dit à propos des pressions que N. Sarkozy aurait faites pour empêcher la diffusion de son débat avec S. Royal:

« Je n'en ai pas la preuve, mais j'en ai la certitude. Je m'appuie sur des témoignages nombreux, pas seulement à la direction de Canal+, mais chez ceux qui s'intéressaient au débat et qui avaient l'intention de le retransmettre."

Ces propos ont été tenus sur RTL dans la chronique de Jean Michel Apathie « l’invité de RTL » le 27 Avril dernier, on peut en écouter l’intégralité (7 minutes) là :
interview de F. Bayrou par J.M Apathie sur RTL

François Bayrou est un homme politique qui a basé sa campagne sur la pertinence et la vérité de son discours c’est une des principales causes qui lui ont valu son ascension de 6,8 % à 18,57%.

On peut donc penser qu’il ne prononce pas ces mots à la légère ou approximativement.

Notons qu’il n’a pas été attaqué devant les tribunaux en dépit de la gravité des accusations et de leur signification.

3) le CSA mis en cause par la complexité des règles qu’il édicte a émis un communiqué de presse pour rectifier et faire préciser que ses règles ne peuvent être la cause de l’impossibilité d’un débat.

Le fait que le débat se soit finalement tenu sur BFM montre bien que c’était possible.

4) Au début du débat avec S. Royal, F. Bayrou a évoqué « les coups de téléphones » à destination des journalistes.

Apparemment les journalistes de BFM n’en ont pas reçu, mais Jean Jacques Bourdin de RMC a confirmé avoir reçu.

Aujourd’hui il apparaît de plus en plus dans les interviews données ça et là dans la presse, que l’on minimise ce qui aurait pu être l’intervention de N. Sarkozy pour empêcher la diffusion du débat, en disant que, « contacté » pour participer à des émissions pour équilibrer le temps de parole de S. Royal dans son débat avec Bayrou, N.Sarkozy aurait refusé pour ne pas faciliter ce débat.

Or il a été précisé depuis que les règles édictées par le CSA n’obligent pas une présence physique de N. Sarkozy, la diffusion d’un de ses meetings aurait rempli les règles en vigueur.

Cette thèse du simple refus de participer à un temps de parole équivalent de la part de N. Sarkozy ne résiste pas à réalité des règles édictées par le CSA.

On voit donc qu’au total, les présomptions d’une intervention de Nicolas Sarkozy pour empêcher la diffusion du débat Bayrou Royal est très forte.

Il est clair que s’il était avéré que N. Sarkozy avait fait pression pour que le débat Bayrou – Royal ne soit pas diffusé dans les média, alors qu’il n’est pas élu et qu’aucune fonction ne l’y autorise, cela constituerait un déni de démocratie qui le disqualifierait ipso facto pour présider notre démocratie.

Que se serait-il advenu de notre démocratie si la TNT n’avait pas été lancée il y a 1 an et si BFM TV n’avait pas existé ?

Le diagnostique de F. Bayrou sur l’état de la France

Olivier Duhamel [1], chroniqueur à 8h30 sur France culture, en aucun cas un partisan de F. Bayrou (mon impression est qu’il était plutôt pour S. Royal dès le 1er tour) a dit en parlant du discours de F. Bayrou mercredi 25 dernier, que chaque mot comptait.

Mon opinion est que la partie diagnostique sur l’état de la France est très intéressante, à la fois complète et synthétique.

Elle mérite selon moi (aussi) de la réécouter avec attention :



[1] ne pas confondre avec Alain Duhamel journaliste qui a disparu des antennes après avoir indiqué en « off » pour quel candidat il allait voter.

Retranscription par écrit de la partie "diagnostique sur le France" du discours de F. Bayrou :

"La France a 3 problèmes principaux :

- un pays à la démocratie malade
- un pays au tissu social déchiré
- nous sommes un pays en manque de croissance

démocratie malade :

- de la confiscation du pouvoir
- de l'incapacité à faire vivre le pluralisme
- des difficultés de la presse
- de l'absence de séparation des pouvoirs,
- y compris du pouvoir économique,
- de la connivence du monde des affaires médiatique et politique
- de la crise de la justice

Le citoyen n'a pas l'impression d'y trouver sa place, la société civile y est méprisée

nous avons donc à reconstruire, depuis ses fondations, notre démocratie.


un pays au tissu social déchiré

- partout en France on croise de lourdes misères
- personnes âgées aux ressources très faibles
- travailleurs pauvres
- difficultés de logement
- partout la couleur de la peau, la consonance du nom, la religion dressent les Français les uns contre les autres
- partout le quartier où on vit, l'adresse postale forment ghetto
- entre les policiers et les jeunes,
- entre les différents quartiers
- (entre) personnes aux travail et personnes au chômage ou aux minima sociaux on se ragarde du coin de l’œil, on s'épie,
on est prêt à s'affronter
- l'école elle même, le lieu même de l'égalité des chances est en situation de doutes et d'échec

nous avons donc à retisser notre société

nous sommes en panne de croissance :

à ce sujet on prend souvent l'effet pour la cause,
nombre de nos compatriotes par exemple, considèrent que le chômage et la faiblesse du pouvoir d'achat sont des maux de notre pays,

c'est vrai mais ces maux sont des symptômes, le mal c'est l’absence de croissance

si nous avions de la croissance nous aurions des emplois, beaucoup sont à libérer,
nous aurions du pouvoir d'achat à répartir

beaucoup de nos compatriotes par ailleurs considèrent que l'immigration est la cause de nos maux

la situation de l'immigration est en fait une conséquence.
un pays qui va bien, il sait intégrer,

un pays qui va bien, il sait faire vivre ensemble, car c'est l'emploi qui intègre

j'ai rencontré des milliers et des milliers de jeunes français d'ascendance immigrée,
ils m'ont tous dit une seule chose, il m'ont dit donnez nous du travail le tout le reste s'arrangera
ils disent même donnez nous du taff

Ça veut dire que leur aspiration c'est évidemment de trouver, par le travail, leur place dans la société.

j'ai la conviction profonde que ces 3 maux de la France :

Crise de la démocratie, crise du tissu social, crise de l'économie doivent être soignés et réparés ensembles.

Or parlons franchement, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, dans le face à face sempiternel de la droite sempiternelle, de la gauche sempiternelle, vont non pas réparer mais risque d'aggraver l'un ou l'autre de ces maux.

Nicolas sarkozy :

Par sa proximité avec les milieux d'affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l'intimidation et de la menace va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été.

Par son tempérament aussi bien que par les thèmes qu'il a choisi d'attiser, il risque d'aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d'avantages aux plus riches.

Ségolène Royale :

Parait mieux intentionné en terme de démocratie encore que le parti socialiste, n'ait rien fait quand il était au pouvoir pour corriger ces maux.

Elle paraît plus attentive à l'égard du tissu social

Mais son programme, multipliant les interventions de l'état perpétuant l'illusion que c'est à l'état de s'occuper de tout, et qu'il peut s'occuper de tout alors que ce n'est pas vrai, créant je ne sais combien de service publics nouveaux

ce programme va à l'encontre, exactement en sens contraire, des orientations nécessaires des orientations pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre

Les deux candidats ont de surcroît promis, une augmentation absolument délirante des services publics de l'ordre de 60 Milliards d'euros chacun.

Dans un pays endetté comme le nôtre l'un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion de 4 points, que ni Ronald Reagan, ni Mme Thatcher n'ont jamais approché même en rêve.

Notre pays à un problème de démocratie, un problème de fracture sociale, un problème d'économie, un problème de dette.

Nicolas Sarkozy, je le crois va aggraver les problèmes de démocratie et la fracture du tissu social.

Ségolène Royal par son programme va aggraver durablement les problèmes de l'économie

et l'un comme l'autre vont déséquilibrer le déficit et la dette.

de surcroît par leur choix de l'affrontement camps contre camps ils affaiblissent durablement la France.

Dans les deux cas, sauf corrections fortes que je n'aperçois pas et dont je tiendrai compte si elles intervenaient ce qui se prépare après les belles promesses c'est une nouvelle déception du pays, une impuissance et une paralysie.

Dans cette situation je ne donnerai pas de consigne de vote

j'estime que les gens qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix"


N.B Il s'agit d'une retranscription, j'ai cherché à séparer les phrases pour essayer de les présenter comme elles ont été dites.

L’initiative de Ségolène Royal envers François Bayrou

L’attitude de Ségolène Royal n’est en rien choquante.

Elle prend acte du vote des Français, son parti a 26 %, la gauche qui la soutien représente 36 % c’est insuffisant.

Elle cherche à faire le point sur les points communs avec le programme de F.Bayrou, et les différences, les deux existent.

Dans le principe S. Royal aurait même pu amender son projet en incorporant des éléments de programmes de F Bayrou contre son soutien, on verra ci dessous que les institutions ne le facilitent pas au stade de l’élection présidentielle.

Tout cela est conforme aux principes de la démocratie : tenir compte du vote du souverain le peuple.

Le programme de F. Bayrou vise à améliorer la situation de la France, il ne peut refuser que les candidats du second tour s’intéressent aux mesures qu’il propose dans l’intérêt de la France.

Il n’y a donc pas de honte ou de reniement à répondre à cette main tendue par S. Royal.

Dans le principe, à partir de là, il pouvait y avoir deux solutions :

- essayer de rechercher et trouver des points d’accords pour un programme présidentiel : amendement du programme de S. Royal contre un soutien de F. Bayrou.
- un débat d’explication sur les points communs et les différences pour les électeurs, c’est ce qui s’est produit et qui aurait également pu se produire avec N. Sarkozy.

pourquoi un amendement du projet de S. Royal contre un soutien de F. Bayou était quasiment impossible à ce stade :

Pour F. Bayrou il aurait fallu ajouter ou modifier un minimum de mesures, dans la mesure de son « poids » au premier tour, pour que le nouveau projet devienne acceptable pour lui.

Pour S. Royal, il aurait été question d’amender son projet pour obtenir le soutien de F. Bayrou, à condition que les mesures acceptées du projet Bayrou représentent son « poids » au 1er tour ni plus ni moins, et que le nouvel ensemble reste acceptable par elle.

Imaginons qu’un tel accord fut atteint, le problème demeure pour F. Bayrou puisque sa 3e place au 1er tour ne lui confère aucun statut dans les institutions (on voit déjà que la 2e place de Le Pen en 2002 ne lui a pas apporté de poids sur la politique).

Donc on voit bien que ce type d’accord n’est en fait possible qu’à l’issue des législatives où un nombre de députés peut concrètement faire une majorité ou pas, et donc peut ou pas être la base d’un accord de gouvernement.

Mme Royale aurait même pu annoncer qu’elle choisirait F. Bayrou 1er ministre mais là encore ça n’a de sens qu’après les élections législatives, car pour être 1er ministre il faut un nombre important de députés derrière soi.

Peut-être Mr Bayrou aurait-il pu soutenir Mme Royale si celle ci s’était engagée à provoquer un référendum après son élection pour introduire une part de proportionnelle dans les législatives avant les élections de Juin.

Cela aurait été matériellement possible, le président en a le pouvoir, mais c’est vrai que c’est un peu compliqué, cela chamboulerait le calendrier des élections et en ferait une majeure en plus.

On voit bien que la discussion sur un projet ne peut se faire qu’après les élections législatives en fonction du nombre de députés qui manquent au président pour une majorité et du nombre de députés qu’un troisième parti peut mettre dans la balance.

Conclusion :

Au final, ce débat a eu deux objectifs :

- une explication comparée des projets pour les électeurs
- montrer que l’on peut dialoguer maintenant, et que cela restera possible dans le futur après les législatives.

mardi 1 mai 2007

10) Message à ceux qui ont voté Bayrou (dont je suis) ou qui ont failli le faire

Le programme de François Bayrou est original, on ne le retrouve pas ailleurs, il a la meilleure vision, le plus ce programme sera repris dans le futur gouvernement le mieux ça sera pour la France.

Les scores de premier tour obtenus ne permettent pas aux deux finalistes de trouver seuls une majorité, ils auront besoin des voies qui se sont portées sur François Bayrou au premier tour.

Donc l’essentiel pour les électeurs de François Bayrou me semble de rester groupés autour de lui et de son parti pour les élections législatives afin qu’un maximum des bonnes mesures qu’il a proposées soient reprises dans le futur gouvernement dans l’intérêt de la France.

A part ça, pour le second tour, désolé je n’ai pas d’idée (cf. ci dessous ce que je crois sur les finalistes), on verra avec le débat, la campagne s’il n’y pas de faux pas, en fonction des bonnes mesures reprises …

Mon commentaire pour le résultat du premier tour : dommage F. Bayrou n’est pas au second tour, mais plus personne ne peut plus ne pas le prendre au sérieux, et au moins Le Pen est « largué », certes les problèmes de ses électeurs sont toujours là, mais je reviendrai la dessus ultérieurement.

une pensée particulière pour eux

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aujourd'hui est un jour important pour notre pays

ayons une pensée pour eux qui en rendant service aux populations ont été enlevés

9) ce que je crois : François Bayrou

Je n’ai jamais voté Bayrou avant.

j‘ai déjà voté UDF mais c’était un vote de protestation régional contre la politique de M Delanoe à Paris qui de facto oppose les parisiens et les banlieusards.

Ca n’est pas même son idée droite-gauche qui m’a fait m’intéresser à lui,
c’est en l‘écoutant intervention après intervention, montrer que pour chaque problème il avait une analyse, un recul.

Que les solutions qu’il proposait ne venaient pas de l’air du temps, mais étaient enracinées dans une compréhension profonde du problème à laquelle il était parvenu et ciblaient exactement la cause du problème.

C’est la cohérence de sa vision et le fait de ne jamais l’avoir pris en défaut de « racolage » dans ses interventions.

C’est en constatant que sa vision avait trait à tous les problèmes essentiels de notre société sans aspect attrape-tout.

Réconcilier l’économie et le social en deux mots rien n’est oublié.

En ce qui me concerne l’essentiel est dans l’Homme et sa vision, c’est ce qu’on demande à un président (cf. ci dessous § 2) ).

Je pense d’ailleurs que je ne suis pas le seul à avoir apprécié sa candidature.

A mon sens c’est la qualité de sa candidature qui peut expliquer qu’il l’a été hissé à un niveau aussi haut dans les sondages, en aussi peu de temps, avec un parti qui n’est qu’une fraction de ce qu’il a été, et en dépit des obstacles de média puissant.

Heureusement que Bayrou est là pour fournir aux électeurs un choix qui n’est pas seulement celui que deux partis ont fait en fonction de leurs priorités.

Des trois candidats qui peuvent gagner et être président, il est clair qu’il a été le meilleur candidat, sa progression en atteste.

Quant à la question de la majorité au gouvernement, c’est un faux problème.
Son élection créerait un tel élan d’espoir que, comme avec Mitterrand en 1981, dans la foulée, les électeurs lui donneraient une majorité.

Même Chirac en 2002 a eu une majorité, alors qu’on le connaissait depuis 1995 (les espoirs placés en lui étaient dès lors plus mesurés), et qu’il n’avait eu que 19 % au premier tour.

Quant aux ralliements, après une élection, ça n’est pas le vide que l’on doit craindre mais plutôt le trop plein comme disait de Gaulle.

8) ce que je crois : Ségolène Royale

« On ne m‘a pas épargné grand chose dans mon camps »

Voilà une phrase de Ségolène Royale qui illustre parfaitement sa situation.

Sur le fond, sur un plan humain, ça n’est pas faux, la situation n’est pas facile pour Ségolène Royale, mais est-elle plus difficile que celle des autres candidats ?

Qu’aurait pu dire alors Jacques Chirac en 1995, quand son parti était coupé en deux, que la plupart de ses ténors avaient pris position pour Edouard Balladur ? quand les journalistes lui demandaient à la télévision s’il allait maintenir sa candidature ?

Sa situation était indéniablement bien pire et pourtant nous ne l’avons jamais entendu se plaindre.

Imaginons Mme Royale élue, que dirait-elle si Georges W. Bush remettait le couvert de 2003 avec la Syrie ou l’Iran ?

Lui épargnerait-il quelque chose ?, lui ou les dirigeants de la Chine, de l’Iran etc.

Cette réflexion de Mme royale illustre à mon sens parfaitement sa situation, car dans quelles circonstances a-t-on du mal à supporter les difficultés que l’on rencontre ?

Tout simplement quand on est « embarqué » dans une situation que l’on a pas réellement profondément voulue et que l’on n’a pas au fond de soi la motivation pour surmonter ces difficultés qui arrivent à tous dans une situation comparable.

Madame Royale n’a pas « voulu », au sens le plus fort de la volonté, être candidate à la présidence de la république.

Elle s’est trouvée portée par des sondages favorables, qui l’ont convaincu que c’était possible et elle s’est ralliée, il y a finalement peu de temps, à cette idée.

Cela a un impact sur deux ingrédients essentiels d’un candidat à la présidentielle :

1) Le projet, la vision :

Contrairement à la plupart des autres candidats, ça n’est pas quelque chose à quoi elle pense depuis longtemps, dans quoi elle se projette et en fonction de quoi elle se forge une opinion sur tous les sujets qui relèvent du président de la République.

Elle ne s’est donc pas forgée une vision cohérente qui couvre tout le domaine de responsabilité du président de la république.

C’est ce qui explique le manque d’unité dans son projet et son pacte présidentielle qui apparaissent comme des patch-work.

Cela explique aussi ses positions incertaine et changeante : le budget du second porte avion à l’éducation nationale puis finalement non, la présence 35H des enseignants dans leur établissement puis le retour arrière ou le silence sur le sujet.

Cela explique l’intervention de la Marseillaise dans la campagne, c’est un sujet qui passait dans la campagne qu’elle a retenu mais dont on ne voit pas comment il s’intègre dans son projet.

2) la capacité à surmonter les obstacles

Le fait qu’elle n’ait pas « voulu » être candidate aussi résolument que les candidats précédents, lui fait manquer de raisons pour surmonter les difficultés.

D’où la phrase ci dessus, la victimisation etc.

En revanche je suis convaincu que ses difficultés à surmonter les difficultés liées à l’élection présidentielles ne sont pas liées au fait qu’elle soit une femme.

En effet par le passé Margaret Thatcher n’a jamais à notre connaissance manifesté ce comportement, elle avait la motivation pour supporter les difficultés de sa charge.
Maud Fontenoy vient de faire un tour du monde en sens inverse époustouflant de courage, sans se plaindre, car elle avait la motivation pour supporter les difficultés de son exploit.

Les autres candidates passée et actuelles n’ont jamais fait ce type de reflexion pendant la campagne.

Et sans chercher les exploits, toutes les femmes qui ont connues des difficultés et qui n’ont jamais fait ce type de réflexion.

En revanche je ne dirais pas que la victimisation qu’elle manifeste n’est pas utilisée par elle pour s’attirer une certaine sympathie des femmes.

Ce procédé connait un succés mitigé, dans les forums, car si des pétitions du style « un millions de femmes s’énervent » voient le jour, d’autres femmes au contraire semblent ne pas apprécier.

En résumé, Madame Royale n’est pas prête.

Alors quel est l’impact ?

Le président est celui qui donne la direction dans laquelle aller,
elle repose sur sa vision de la France, de la situation,
or Madame Royale n’a pas de vision, et personne d’autre n’a l’autorité sur le président.

L’impact pour la France serait des mesures non adaptées ou non efficaces résolvant mal la situation.

Ce sont toujours les plus faibles qui paient.

Or la situation de la France est mauvaise (cf. ci dessous §1.) nous n’avons pas de temps à perdre, nous avons besoin du meilleur candidat possible.

7) ce que je crois : Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy est un Homme de pouvoir.

L’expérience (voir aussi ci dessous §5 ) nous apprend que la parole des Hommes de pouvoir n’a pas de valeur « opposable », seuls leurs actes passés peuvent nous aider à les comprendre et à nous faire une idée sur ce qu’ils pourraient faire.

Voici quelques actes de Nicolas Sarkozy qui nous permettent de mieux comprendre sa personnalité dans l’exercice de ses fonctions, et en marge de ses fonctions, dans l’usage du pouvoir qu’il fait une fois en situation :

- Mr Sarkozy Ministre des finances n'a rien fait contre la dette c'était cependant sa responsabilité (pas assez "vendeur" dans l'opinion ?).
- utilisation troublantes des RG pour obtenir des informations sur d'autres candidats concurrents (cf. canard enchainé qui n’a pas été attaqué).
- Mr Sakozy a renoncé dans son programme à l'action groupé en justice, (class action) sans en faire l'écho publiquement.
(je n'aime pas les caricatures simplistes mais ce faisant il apporte de l'eau au moulin des gens qui lui décernent le titre :"candidat du Medef").
Par aileurs, cela dénote que la Justice est un sujet qui ne l'intéresse pas.

- Selon Mr Genestar, qui n'a pas été attaqué, Mr sarkozy a usé de ses relations pour le limoger de Paris Match,
un républicain offensé aurait fait appel aux tribunaux plutôt que de se faire justice lui même.
- A l’étranger, il a qualifié d’arrogante la position de la France en 2003, bien que cette position reflètait unanimement l’opinion des Français.
- Les extraits publié du livre de Mr Azouz Begag montre comme peut réagir Nicolas Sarkozy quand on ne se met pas au service de sa conquête du pouvoir.
- très récemment un recteur de l’éducation nationale remplacé s’est dit « karcherisé », l’ensemble des recteurs de l’éducation nationale lui ont apporté leur soutient.

Un cas plus complexe à analyser, l’action sur la sécurité routière :

Essayons de comprendre comment le problème a été traité.

L’objectif de l’action était louable : réduire le nombre de morts sur les routes.
Le résultat de l’action est louable : moins de mort sur les routes.

Mais regardons de près quelle a été la méthode suivie.
Elle n'a jamais été présentée ou annoncée aux citoyens avant d'être appliquée.

Maintenant nous l’avons identifiée, il s’agissait de :
« provoquer un électrochoc sur les comportements des automobilistes de façon à ce qu’ils comprennent que le seul comportement possible est le respect à la lettre du code de la route ».

Le critère qui a été utilisé pour mettre en place le dispositif est : « le nombre de kilomètre parcouru sans rencontrer un contrôle ».

J’ai compris cela indirectement grâce à deux témoignages :

a) La réaction du ministre des transports de Gilles de Robien à une question sur le fait que des navigateurs GPS signalent les radars sur les routes.
Il a répondu qu’il n’y voyait pas d’objection à conditions que ces navigateurs signalent aussi les points accidentogènes,
=> prouvant par la même que ça n’était pas à ces endroits que sont installés les radars et que d’autres critères régissaient leur localisation

b) avant un week end de départ, pour inciter les conducteurs à la prudence, le directeur de la sécurité routière s'est exprimé sur le nombre de kilomètres qu’un automobiliste peut faire sans rencontrer un contrôle (avouant implicitement que c’est le critère autour duquel est établi le dispositif)

Certains pensent que c’était la seule méthode pour faire baisser le nombre de morts sur la route.
Peut-être, mais alors pourquoi ne pas être transparent sur la méthode ? pourquoi la cacher ? pourquoi ne pas traiter les citoyens en adultes responsables ?

Perspective concernant le traité européen :

Le candidat propose de faire voter par le parlement un texte « simplifié ».
Il s’agit en fait du même texte sans les annexes.

Présenter le même texte en disant qu'il est simplifié : On travesti la réalité.
La encore on présente la démarche de manière non transparente.

=> on veut résoudre le non du référendum par un vote au parlement, c’est indigne de la démocratie.

Dans notre démocratie le peuple est le souverain, seul le peuple peut revenir sur ce que le peuple a décidé.

Souvenons nous que dans les assises, où un jury juge au nom du peuple, pendant très longtemps il n’y a jamais eu de possibilité d’appel, cela n’a été changé que très récemment et seul un autre jury populaire peut défaire ce que le peuple a fait.

Des hommes ont vu leurs peine exécutées sans appel même quand cette peine était la peine de mort.

La justice ne « joue » pas avec l’avis du peuple, que le président ne le fasse pas non plus, seul le peuple peut défaire ce que le peuple a fait.

"augmenter le pouvoir d’achat", « travailler plus pour gagner plus » :

on ne peut que regretter le coté trompeur de la présentation du slogan dans la mesure où effectuer des heures supplémentaires n’est jamais à l’initiative de l’employé.

C’est l’employeur qui décide en fonction du succès commercial de l’entreprise.

Conclusion :

Après avoir passé en revue quelques un de ses actes, une conclusion s’est dégagée :

Ce qui est frappant ç’est la façon non transparente avec laquelle il exerce le pouvoir
Il ne traite pas les citoyens comme des adultes, il ne cherche pas à les responsabiliser.

6) ce que je crois : pourquoi les media [1] n’ont pas nécessairement intérêt à une campagne de qualité

En France, on ne fait pas une confiance aveugle dans les media, on pense volontiers qu’il peut y avoir des présentations partisanes, un certain favoritisme ici et là, mais on soupçonne encore peu des media qui ont pignon sur rue de manipulations et pourtant c’est bien le cas.

Rappelons le d’abord, contrairement à ce que l’on pense dans la population (je m’y inclus jusqu’à il y a peu), les media n’ont pas intérêt objectivement à une campagne de qualité.

Ils présentent les informations, les chiffres sous l’angle du suspens, jour après jour continuellement, ils présentent les informations majoritairement sous l’angle du pronostic.

Le pronostic c’est un bon piège tendu à la population, car qui ne s’y intéresse pas ?

Nous nous faisons tous pièger, quelle est la tendance ? Untel monte jusqu’où peut-il aller ? etc.

Ils réussissent par là ce tour de force : nous captiver tous les jours, pendant des mois et des mois avant l’élection, ce faisant ils ne font en rien avancer le fond.

Il ne faut pas croire qu’en se livrant au petit jeux quotidien du pronostic, ils se laissent aller comme vous et moi au péché mignon du pronostic.

Chez eux c’est délibéré, c’est une première façon de manipuler la présentation de la campagne.

La raison en est simple, ce que le grand public oublie, c’est que les radio privées, les télés privées, sont tout simplement des commerçants qui vendent le fait que nous les écoutions aux publicitaires.

Plus nous écoutons, plus leurs commerce avec les publicitaires est fructueux.

Dès lors ils ont tout intérêt à mettre en avant le suspens, à dramatiser les événements pour susciter chez nous un besoin d’information, pour que nous les écoutions plus encore, ce qui se traduit en chiffre d’affaire sonnant et trébuchant.

Ce faisant les media concernés n’oeuvrent pas pour la qualité de la campagne.

Qu’on me comprenne bien, je ne condamne pas le fait que ces organismes fassent commerce de leur audience, je condamne que le spectateur, l’auditeur n’en soit pas suffisamment averti, éduqué et conscient.

Pire encore, déni de démocratie gravissime et passible des tribunaux, je pèse mes mots :

J’ai regardé récemment la vidéo d’une interview de John Paul Lepers de F. Bayrou au moment où il avait mis en cause publiquement TF1.

On apprend que peu après, les dirigeants de TF1 et lui même se sont rencontrés.

F Bayrou relate cette rencontre et indique que Etienne Mougeotte lui a dit :
« Oui, j'assume, nous on est pour la bipolarisation ».

ce passage ce trouve 1'30" apres le début de la vidéo ci dessous (cliquer sur le lien) :

BAYROU SORT SES GRIFFES
envoyé par latelelibre

Dans sa bouche, cette phrase c’est un aveu que TF1 a délibérément mis en avant le duel Sarko / Sego, que donc le matraquage que nous subissons depuis des mois n’est pas le résultat d’un incorrigible sensationnalisme des journalistes, mais sur TF1 c’est intentionnel et vise à influer, conditionner l’électorat Français.

C’est de la manipulation, on veut nous confisquer notre pouvoir de décision, c’est absolument et réellement scandaleux.

Chers compatriotes ne nous laissons pas voler notre droit et votons comme nous pensons au fond de nous même indépendamment du matraquage des sondages que nous avons reçu.

[1] je veux parler ici des media au sens du 4e pouvoir, ensemble des acteurs de la société qui fournissent en information et en actualités les citoyens.

Bien évidemment beaucoup d’acteurs sont vertueux mais dans le concert global des media vers la population, le volume des media qui ne servent pas la qualité de la campagne est plus audible que celui des autres.

N.B Mes propos sur la presse ne concernent pas Le monde dont je ne suis pas abonné par hasard.

Au passage, à propos de la presse, je voudrais rendre hommage à France Inter et à l’interview de de Villiers qu’ils ont fait récemment le matin.

Ils ont, par leur questions habiles, mis à jour les logiques de fond de de Villiers, que je n’avais jamais eu à connaître, et, toujours sans y adhérer, je les ai perçues cette fois.

Chapeau pour le travail de journaliste de leur équipe du matin.

5) ce que je crois : pourquoi je crois qu'il ne faut pas voter pour des Hommes de pouvoir

Je crois qu’avec Mitterrand, Chirac, nous n’avons eu que des hommes de pouvoir.

Ces hommes se caractérisent par le fait que toutes leurs facultés, leur énergie est tendue vers l’objectif qui a le plus d’importance pour eux : conquérir le pouvoir (ou le garder).

Une fois qu’il ont conquis le pouvoir, lorsque survient ou dure un problème majeur, ils ne sont pas familiarisés avec la recherche de solutions durables et efficaces, ils sont "secs", cela aboutit au : « on a tout essayé » de Mitterrand sur le chômage.

N.B Mitterrand a (vraiment) tout essayé depuis 1965 pour devenir président de la République et là il a réussi...

Par ailleurs tout cela fait aussi que l’on prend une mesure bâclée et simpliste, que l’on cherche ensuite à faire passer en force comme le CPE.

Parce que, absorbés par la très prenante conquête du pouvoir, ils n'ont pas consacré ce temps à l'étude des vrais problèmes de la société et à leurs solutions possibles.

Tout simplement parce que ça ne les interesse pas.

Ou plutôt ça ne les intéresse que dans la mesure où ça leur permet d'atteindre leurs fins.

Un exemple flagrant : Mr Sarkozy, a été Ministre des finances 1 an et n'a rien fait sur la dette, bien que ça ressorte de son ministère.

A la place il a cherché à négocier avec les grandes surfaces pour obtenir une baisse de prix de 2% que chacun a encore en mémoire...

Donc personnellement je préfère les Hommes de conviction, car ils s’intéressent aux problèmes de fond au moins autant qu’à leur position personnelle.

Ils savent que leur atout est dans la confiance dans la durée que leur feront les électeurs, fondée sur le fait qu’ils montrent, intervention après intervention, qu’ils connaissent les problèmes de fond, qu’il y cherchent sincèrement des solutions.

Des exemples d’hommes de convictions sont pour moi (Mendès France, Rocard, de Gaulle etc.)

4) ce que je crois : comment choisir son meilleur candidat ?

Aux élections présidentielle on vote pour un projet et pour un Homme.

Un projet / programme est nécessaire à l’électeur pour faire son choix sans donner un chèque en blanc.

Tout n’étant pas possible en même temps, la politique réside en grande partie dans les choix retenus dans les programmes.

Un candidat avec une vision de la France, se reconnaît à son programme, au fait qu’il soit ciblé, à sa cohérence, au fait que chaque problème est traité sans que le programme n'apparaisse « attrape tout ».

A l’inverse un programme patchwork dont on ne voit pas l’unité, n’est pas le fruit d’un candidat ayant une vision.

Mais un programme ne réponds qu’aux problèmes connus.

Deux questions supplémentaires subsistent :

- Le programme est-il crédible ? et s’il contient des promesses quelle est la probabilité quelles soient tenues ?

- comment se comporterait-il face aux nouveaux problèmes qui surgiront ?

4.1) comment évaluer la probabilité qu’un candidat mette en œuvre ses promesses ?

Il faut être conscient que beaucoup de candidats sont des Hommes de pouvoir, par opposition aux hommes qui ont des convictions.

Il nous faut comprendre que pour un Homme de pouvoir, dont toutes les facultés sont tendues vers cet objectif, la parole n’est jamais qu’un moyen supplémentaire pour atteindre son objectif, le pouvoir.

Si dire quelque chose lui permet d’atteindre son objectif, l’homme de pouvoir le dira.

N.B ça n’est pas vrai pour tout les Hommes politiques, il y a des Hommes de pouvoir et d’autres sont des Hommes de conviction

En d’autre termes la parole des Hommes de pouvoir n’a aucun intérêt, seuls ont un intérêt leurs actes, car eux ne mentent pas.

(je pense que ça vaut pour nos grand patrons d’industrie…)

La seule façon de voir si un candidat tiendra sa parole est de se replonger dans son passé et de voir s’il a ou pas tenu parole par la suite.

Pour rafraîchir notre mémoire rien ne vaut les documentaires sur les années Mitterand puis Chirac, qui nous renvoient dans le passé avec les promesses passées dont nous savons ce qu’elles sont devenues…

4.2) comment un candidat se comporterait-il face à un problème nouveau ?

il y a toujours des problèmes nouveaux et nous ne pouvons plus changer de président une fois que nous l’avons élu pour 5 ans.

4.2.1) se baser sur le bord politique (droite/gauche) pour essayer d’anticiper les réactions d’un candidat

Je pense que c’est tout à fait insuffisant et peu fiable, je pense d’ailleurs que c’est mieux comme ça, car parfois il faut des réactions d’Homme d’état (Chirac sur l’Irak etc.).

Ainsi par exemple, Mr Sarkozy du même parti a trouvé cette réaction « arrogante », on voit bien que droite / gauche ne permet pas d’anticiper ce que ferait un candidat.

4.2.2) la personnalité de l’être humain candidat

En fait, à mon sens, la seule vrai clé est celle de l’être humain, la personne qu’on élit, sa personnalité.

On peut mieux la connaître en regardant ses actions passées, car les actions (de fond) ne mentent pas.

En ce qui me concerne avec le programme ce sont les deux éléments les plus importants pour choisir un président.

3) ce que je crois : le rôle d’un citoyen

Je crois que la souveraineté réside dans le peuple français, c‘est à dire dans l’ensemble de tous les citoyens.

Chacun exerce sa part infinitésimale de souveraineté comme il l’entend.
un Homme une voie, toutes les voies sont égales, c’est la démocratie.

Le résultat est la somme des votes, il n’est pas indifférent, chaque vote compte.

Je pense que le rôle de tout citoyen est de voter pour le candidat qu’il pense être le meilleur en conscience, si chacun fait ainsi, le résultat est le meilleur possible pour la France.

Mais comment se faire son opinion, sur quels éléments fonder son choix ?

Il y a les promesses dont on sait qu’elles ne sont pas toujours tenues,
il y a les médias, la télé par laquelle la majorité des éléments sont distribués, mais est-elle impartiale ?
Il y a la parole des hommes politiques et sa valeur, laquelle ?
Il y a les non-dit sur les candidats…
Il y a la campagne : affiches, spot TV etc.

Tout ces éléments de fiabilité relatives ne facilitent pas le rôle d’un citoyen.
Face à tous les éléments de la campagne il est un peu comme le consommateur face à la publicité.

Donc le salut d’un citoyen face à tout cela est un peu comme celui d’un consommateur face à la publicité :

Il faut être actif, comparer, recouper, c’est comme cela que l’on est pas (ou moins facilement) trompé par la communication.

La différence est qu’un consommateur qui a été trompé par un paquet de lessive qui s’avère à l’usage peu efficace, peut quelques semaines plus tard en changer et en acheter un autre.

Pour une élection à un mandat pour 5 ans, une fois élu, il n’y a plus que la fin du mandat pour en changer.

Le non retour du vote sauf après 5 ans, implique que si l’on ne veut pas se retrouver avec un élu qui nous déçoive beaucoup, l’on prenne ses précautions avant, en cherchant, dans la mesure du possible, comme pour la publicité, à démêler le vrai du faux.

Les disponibilités en temps varient selon les personnes, mais chaque citoyen devrait au moins essayer d’anticiper en fonction du temps qu’il a.

Même très peu de temps peut éviter des mauvaises surprises, au moins les plus grosses (j’en ai eu en 2002).

En ce qui me concerne j’essaie de voter pour le meilleur candidats en conscience, en fonction du temps dont j’ai disposé.

Et j’essaie de garder en mémoire les arguments qui ont faits mon vote

2) ce que je crois : le rôle du président de la république

Le président est celui qui a la vision vers où doit aller la France dans le contexte actuel et prévisible, il demande au gouvernement de mener des politiques qui vont dans les directions qu'il a fixé.

Pour savoir où la France doit aller, il faut bien la connaître, avoir fait un diagnostique sur ses points faibles qu’elle doit compenser par des politiques appropriées.

Il faut pour cela du recul, et l'expérience des problèmes Français, il faut s'être forgé une intime conviction sur leurs causes, bref il faut une vision de la France et des remèdes qu'il lui faut.

Il faut également bien connaître la culture de la France afin de la respecter [1] dans les solutions proposées.

J'ajouterai qu'une fois que l'on a cette intime conviction et la conviction que ses solutions sont les bonnes pour la France, il faut "brûler" de la volonté de les mettre en place tant on est convaincu qu'elles sont les bonnes.

Le président, son projet, a un rôle « entraînant » [2] pour la France.

Par la confiance que son projet est adapté, il redonne confiance en l’avenir aux citoyens et aux entreprises, générant un effet positif sur la situation économique, qui en final à un effet sur la situation des individus, par les mesures de son projet à cet effet.

La France ne va pas bien moralement, l'ascenseur social ne fonctionne plus, nous avons besoin du meilleur président possible et même là ça ne sera pas facile.

[1] Une solution qui fonctionne dans une autre culture, par exemple anglaise, peut ne pas être applicable ou doit être adaptée, à la culture Française (p.e exemple il n’y a pas de smic au Royaume Uni).

[2] Cela peut paraître idyllique, mais dans un contexte moindre, souvenons nous de la sévère démoralisation en France à la fin de la période Raffarin, et le retour d’un certain espoir (non confirmé mais réel à ce moment) en Septembre 2005 à la suite du nouveau premier ministre, on a parlé un temps de la période de grâce de de Villepin.

(N.B je m’intéresse ici au fait « renouveau entrainant » pas au bilan de l’homme)

Dans le même ordre d’esprit « entrainant » on peut bien sûr en attendre bien plus d’un bon président avec un bon projet.

1) ce que je crois : la situation de la France,

Je pense que ce qui caractérise le plus la société française aujourd’hui c’est le sentiment d’être enfermé dans un carcan social, on est un « objet » de la situation de la société française, on ne maîtrise quasiment pas son sort.

On ne peut prétendre qu’à un nombre limité de type d’emploi, eux mêmes situés dans un nombre limité d’entreprises car, les fusions en réduisent le nombre, la mondialisation avec la spécialisation de chacune des régions du globe, aboutissent à ce que certains emplois ne sont plus disponibles en France.

Même Renault localise en Europe de l’est un nouveau centre de Recherche et Développement.

Certes avec la hi-tech, un certains nombre d’emplois n’étaient plus disponibles qu’aux Etats Unis, la silicon valley etc.
Mais le mouvement de spécialisation s’amplifie et la spécialisation gagne la Chine, l’Inde, l’Europe de l’est etc.

De même on ne peut prétendre qu’à une gamme limitée de salaire, car les entreprises ont optimisés tous leurs coûts, de plus en plus dans chacun de leurs secteurs.

Cela est vrai quelque soit son niveau de qualification, les postes de technicité ne sont plus rémunérés à un niveau élevé, les rémunérations élevées vont aux fonctions qui sont directement liées à la performance économique de l'entreprise, commercial, finance, direction.

Cela entraîne que quelque soit sa progression dans le niveau d’études, dans les diplômes, l’évolution en terme de responsabilité et rémunération n’est plus aussi facteur d’amélioration sociale que ça n’a été.

Cette situation actuelle, avec la tendance qui s’amplifie dans les sens indiqués ci dessus, ôte tout espoir que sa situation peut s’améliorer.

C’est la perte de l’espoir qui pour moi est le plus grave.

Car quand on n’a plus l’espoir que sa situation peut s’améliorer, on accepte encore plus difficilement les réformes dans laquelle on y perd, même si la société Française y gagne.

D’autant plus lorsque ces réformes ne sont pas justes (CPE etc.).

Introduction motivation du blog

Le candidat sur lequel je me suis fixé, a fait appel aux citoyens qui veulent voter pour lui pour « partager le fardeau qui pèse sur ses épaules ».

Cette demande m’a paru assez juste, et moi qui ne suis militant d’aucun parti, ni même du sien, je me suis dit que j’allais le faire à ma manière, c’est à dire en partageant ce que je pense, ce que je crois, ce qui fonde mon opinion, ni plus ni moins, donc sans me renier en quoi que ce soit.

J’exprime ce que je crois dans les articles suivants

Libre à ceux qui lisent de le rejeter, le contester, ou s’en servir comme point de départ d’autres réflexions.